J'ai travaillé ce week-end. Et en sortant de ce grand bâtiment ce soir, alors qu'il faisait déjà nuit, je me suis dit que j'allais être tranquille deux semaines avant que ça ne recommence. En ce moment, je n'ai pas vraiment une grande motivation professionnelle. Mais bon, quand il faut y aller, j'y vais. Ce n'est pas toujours drôle, mais c'est tout de même un boulot cool. Cette période de l'année me semble terrible. Je n'ai qu'une envie, c'est de rentrer en hibernation. Mes réserves de nourriture et moi accompagnés d'une énorme couette moelleuse. Et tout oublier: les cours, les dossiers, le boulot, les amis absents... Et dormir jusqu'à ce que le printemps apparaisse.
Je continue pourtant chaque matin à prendre le métro. Aller à la fac. Reprendre le métro. Réviser. Et tout recommencer le lendemain. Et encore. Et encore. Ma petite vie me paraît bien triste ces derniers temps. Je ne sors plus. Je vois quelques rares personnes à la fac tout de même et lui. Il est arrivé jeudi midi, tout content et m'a offert une énorme boite de bonbons Haribo. J'en suis dingue, j'en mangerais tout le temps. Je ne sais pas m'arrêter lorsque j'ouvre la boite. Et je finis étalée sur mon lit en me disant que mon ventre va exploser. (Je vends du rêve, y' a pas à dire).
Avec lui. Avec lui ça se passe, bien. Je me pose toujours des questions. Vous savez ces questions stupides qui vous font dire: je ne sais pas si c'est le bon. Mais le bon de quoi? Pourquoi? Pour qui? ... ces pensées qui tournent sur la question de la bonne personne... mais encore plus de la personne qui nous corresponde. Je n'ai personne à qui parler. Je crois l'avoir déjà dit d'ailleurs dans un autre article.
Dans ces moments-là, quand je n'ai personne vers qui me tourner. Je pense aux grands parents que je n'ai pas eus. Je vois ceux des gens que je connais, les accompagner, les conseiller, ou juste leur parler. Mes grands-parents maternels sont morts il y a des années. Et les parents de mon père nous ont rejetés, mes frères et moi. Puis ils sont morts eux aussi. En fait, il reste ce grand-père qui nous a rejetés. Ce grand-père qui est aujourd'hui malade et perd sa mémoire. Ce grand-père qui ne nous reconnaissait pas même lorsqu'il en avait une... Je pense surtout aux parents de ma mère. A ces gens humains, qui aimaient leur famille immensément que je n'ai connu que peu de temps. A qui j'aurais aimé parler, à qui je voudrais m'adresser aujourd'hui. Parler à des gens qui me connaissent et qui puissent m'aiguiller. Tout cela, tient du rêve. Tout cela n'a pas de sens.
Ce soir je suis seule. Mes doutes, mes peurs, mes espoirs, mes rêves et moi. Seule au fond de mon lit. J'ai l'impression de mieux savoir ce dont j'ai envie, ce que je voudrais pour mon demain. Mais je ne sais pas comment faire pour y arriver. Je me sens seule ces temps-ci.
Je vais voir mon frère une fois par semaine depuis qu'il est installé en ville. On discute, on rigole, ça passe un moment. Je n'ai que ces rares moments pour me changer les idées. Deux, trois heures le vendredi après-midi. Ça et une soirée avec lui par semaine, enfin on essaie.
Ce n'est pas évident d'avancer. Ça prend beaucoup de temps. Ce temps qui est à la fois long et passe en un éclair.
Sinon je lis la patience du tigre. J’ai presque fini ces 500 pages. Je me plonge dans cette histoire, qui parvient à me faire voyager, oublier mes soucis et me redonne le sourire.